Allons-nous demeurer indifférents face aux menaces contre la Terre qui deviennent de plus en plus
effrayantes ? Dans son ensemble la Terre, « notre maison commune », est constamment, et à chaque
instant, exposée à la destruction. En 2021, les tropiques avaient perdu 11,1 millions d’hectares de
couverture arborée. Les forêts primaires tropicales perdaient un équivalent de 10 terrains de football
(3,75 millions d’hectares) par minute en entrainant 2,5 giga des tonnes d’émissions de dioxyde de
carbone1 . Toutes les forêts du monde, sans exception, sont en perpétuelle perdition !
Un rapport de la banque mondiale (What a Waste 2.0: A Global Snapshot of Solid Waste
Management to 2050.) relevait le fait inquiétant de l’augmentation de la production mondiale des
déchets à 70% d’ici 2050. La quantité des déchets produits chaque année dans le monde devrait grimper
à 3,4 milliards des tonnes au cours des trois décennies contre 2,01 milliards en 2016. Les déchets
plastiques occupent une place importante (242 millions de tonnes de déchets plastiques en 2016)2. En
l’absence d’un système de collecte et de traitement approprié de ces déchets, ils sont entrain de
contaminer et de dégrader les eaux et les écosystèmes pour des milliers d’années !
Dans la ville de Bukavu le constat est assez grave. Les déchets de toutes sortes jonchent les sentiers, les
rues, les routes, les avenues, les quartiers et les places publiques. Aucun espace pratiquement n’est
épargné dans la Ville de Bukavu « la poubelle », jadis « la belle » ! La gestion se complique jour après
jour. Les matières fécales sont dans les canalisations, orientées dans les lacs et les rivières et celles qui
n’y trouvent pas de place peignent les trottoirs, les routes !
L’Eglise nous interpelle sur notre responsabilité et le risque que notre inaction fait courir à la vie, à
l’ensemble de la si belle création de Dieu. Le Saint Père en parlant du mandat de la Commission Justice
et Paix disait le 17 novembre 2021, lors d’une conférence organisée par le Dicastère du Vatican pour la
Promotion du Développement Humain Intégrale, : « … la Justice et la Paix ne peuvent être construites
qu’à travers ces deux choses : le soin de la maison commune et la fraternité et l’amitié sociale ». Et il
renchérissait en disant : « ces deux chemins ont leur origine dans l’Evangile du Christ, mais ce sont des
chemins sur lesquels nous pouvons marcher ensemble avec de nombreuses confessions chrétiennes,
d’autres religions et même sans affiliations religieuses spécifiques… ». De cette façon martelait-il, nous
contribuons « à la croissance de la justice sociale, économique et écologique et à la construction de la
Paix ». En pleine pandémie du Corona Virus, durant deux jours, il fallait réfléchir sur la manière dont les
1 Publication de Global Forest Watch par Mikaela Weisse et Liz Goldman le28 avril 2022
(https://www.globalforestwatch.org/blog/fr/data-and-research/donnees-mondiales-sur-la-perte-de-couvert-arbore-2021/). Consulté le 28 avril 2023 à 8 :31
2 Banque mondiale (20 septembre 2018). Lire sur https://www.banquemondiale.org/fr/news/press-release/2018/09/20/global-waste-togrow-by-70-percent-by-2050-unless-urgent-action-is-taken-world-bank-report. Consulté le 28 Avril 2023 : 9 :34
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Commissions Justice et Paix devaient promouvoir un développement authentique à la lumière des deux
encycliques du Pape François (Fratellini Tutti et l’encyclique environnementale Laudatosi). La
commission Pontificale Justice et Paix de Paul VI devenue Conseil Pontifical Justice et Paix de JeanPaul II en 1988 a été placée par le Pape François en 2017 dans le Dicastère pour la Promotion du
développement Intégral en élargissant son mandat sur des préoccupations de la protection de
l’environnement.
C’est pourquoi, Flash info de la Commission Diocésaine Justice et Paix de Bukavu voudrait, profiter de
la célébration du 63ème anniversaire de l’indépendance du Congo pour rappeler l’extrême urgence de
protéger l’espace vital du peuple congolais, notre très cher Territoire, de la déchéance liée aux
catastrophes, aux calamités et à la négligence !
Une étude de l’UN habitant en 2022 relèverait une production de 898 tonnes des déchets ménagers
chaque jour dans la ville de Bukavu. Sur l’ensemble, 62,22 tonnes seulement seraient pris en charge soit
7% de production journalière des déchets et le 93% restent à encombrer notre environnement !!!
Voilà un des sujets importants de réflexions pour ce 30 juin. Chacun doit décider de jouer son rôle et
c’est sans complaisance. Au tour de la Commission Diocésaine Justice et Paix de Bukavu, les
confessions religieuses du Sud-Kivu ont imaginé une initiative que nous encourageons énormément.
Elles l’appellent « Espace Laudato si des confessions religieuses ». Oui, parce que les serviteurs et les
servantes de Dieu doivent rester en permanence à l’écoute du cri de la Terre et du Pauvre ! Il est
important que l’autorité, à tous les niveaux, soutienne toutes les initiatives qui contribuent à la
protection de notre Terre. Il faut des programmes, des actions concrètes et efficaces urgentes qui
préservent nos villes, nos villages, notre Territoire et le monde de la déchéance environnementale avec
toutes ses conséquences. Nous sommes sûrs qu’au niveau de nos ETDS, Nos Maires, nos bourgmestres,
nos Chefs des chefferies accompagnés du gouvernement provincial et des autres services compétents
seront sensibles à ses besoins. « L’Espace Laudato si des confessions religieuses » avait symboliquement attribué des prix d’encouragement à des hommes et des femmes de la ville de Bukavu dont les initiatives ont contribué à la protection de notre environnement durant cette année. Qu’ils soient davantage félicités et qu’ils deviennent le ferment d’une prise de conscience collective qui engendre le changement.
Que vive l’indépendance de la RDC et qu’elle soit célébrée demain dans un environnement plutôt
assaini !