- Nos chefs des quartiers et d’avenues, sont-ils des éternels stagiaires, commissionnaires, amateurs sans visions dans leur travail ? Une situation qui exige un débat et une vraie chirurgie !
La loi prévoit que les cadres de base soient nommés par un acte de l’autorité de l’Entité territoriale décentralisée (ETD) dont ils relèvent. Ainsi, dans les villes les chefs des quartiers, les chefs d’avenues sont nommés par les bourgmestres alors que dans les milieux ruraux les chefs des groupements et les chefs des villages le sont par une décision des chefs des chefferies.
Ces sont des autorités importantes, elles sont avec et dans les communautés, elles sont en principe les autorités les plus proches encore du peuple et assurent un travail de proximité. Leur rôle pour faire avancer le développement et assurer le bien-être de leurs administrés est très capital.
Mais par moment et par endroit ces autorités ont complètement perdu le soutien des personnes qu’elles dirigent. Certaines se sont tout simplement illustrées par l’incompétence et par des comportements indignes de leurs fonctions. Ainsi on ne se rendra compte de leur présence dans leurs quartiers/avenues que seulement à certaines occasions où elles se ridiculisent plutôt davantage :
- Un habitant a ouvert des travaux des constructions. Alors on peut voir un chef qui se pointe tôt le matin et qui sans aucune forme de procès saisit du matériel de travail au chantier. Non pas vraiment qu’il a besoin de vérifier les autorisations nécessaires. Mais seulement qu’il est en quête des quelques billets de banque. Dès qu’on le retire à coté et qu’on glisse du vert entre ses mains, il se calme et devient même la sentinelle au chantier !
- Derrière le désolant spectacle sans payer que nous offrent souvent certains policiers. En effet, ces derniers savent bomber seulement les torses quand ils doivent tabasser les pauvres mamans qui vendent sur la chaussée et piller leurs biens ! Pas intéressant, oui, de vendre sur la chaussée. Mais ces mamans et leurs familles doivent survivre et nous ne leur offrons aucune autre alternative. Plutôt les sévices et les violences pourtant illégales qu’elles subissent, par des agents de l’ordre, sont tolérés et peut-être même encouragés ! Ce brigandage se fait, hélas, en plein jour devant la barbe de ceux ou celles qui doivent l’interdire et même sévir.
- Dans certains coins des quartiers et des avenues, ils piègent leurs parts des dividendes de quelques morcellements hors normes des parcelles. Et nombreux ont augmenté et/ou exacerbé les conflits fonciers. Sous leur action des voies publiques ont été fermées si bien que certaines avenues sont devenues inaccessibles. Et même les morts souffrent ! On les trimballe sur les têtes car les cercueils ne savent plus atteindre les maisons. Certains voisins n’hésitent pas à louer leurs salons ou parcelles aux autres qui n’en ont pas pour organiser les deuils et même d’autres cérémonies. La promiscuité a détruit la vie privée et parfois alimente les conflits. Il suffit qu’on sente griller deux fretins pour voir de faux citoyens débarquer chez vous et qui vous obligent charité ! Il y a un coupable dans tout ceci et devrait répondre de ses actes.
Par endroit sous la complicité, entre autres, desdits cadres de base des habitants ont réalisé des constructions qui ont fermé des servitudes publiques, des passages entre des maisons. Ainsi, des parcelles n’ont plus d’accès aux routes principales et passer d’une maison à une autre est devenue un sport ardu. Des individus éprouvent alors de sérieuses difficultés à se mouvoir et à atteindre leurs propres maisons ! Certaines personnes qui font des destructions où qui veulent débarrasser leurs chantiers des débris les négocient, moyennant de l’argent salle, le déversoir sur la voirie. Alors de morceaux des pierres, des débris des ciments qui charrient cloues, lames de rasoir, plastiques et déchets de toutes sortes sont déposés dans toutes les avenues sur les routes et le long des chemins…on dit aider les pouvoirs publics « incapables » à boucher des nids d’oiseaux gênants qui embellissent la voirie. Et nos routes ont perdu totalement leurs configurations initiales ! A certains endroits les parcelles dont des garages s’ouvraient sur les routes ne peuvent plus y faire entrer un véhicule. Le niveau de la route est monté d’environ deux mètres et des garages qui jadis accueillaient des camions ne peuvent plus recevoir une moto ! Les autorités de proximité sont seulement visibles quand il faut tracasser et perturber la vie des paisibles habitants. Mushana wa !
- A faire le tour des quartiers et des avenues à exiger ennuyeusement des cotisations pour des œuvres qu’elles ne réaliseront presque jamais…. Non, le peuple est tracassé au maximum et a perdu le goût et le sens de l’autorité !
Certains chefs dans leurs propres entités sont devenus des vraies machines des fabrications des conflits et des générateurs des violences. Des véritables fantômes si bien que personne ne veut les sentir. Certains sont hués publiquement à leur passage mais comme la honte ne tue pas, ils s’accrochent de peur de perdre des avantages injustes et honteux qu’ils ne peuvent trouver en dehors de leurs titres. Ils ont perdu toute la confiance de leurs administrés et ne sont plus chefs que de nom. La plupart se plaignent pourtant qu’ils n’ont pas des salaires, que leurs responsables bouffent derrière leurs dos. Mais personne n’a osé démissionner et les dénonciations sont très timides. Ils sont nombreux mais moins solidaires. Ils n’ont pas le courage de dénoncer les injustices dont ils se plaignent timidement. Chacun cherche à conserver sa place et la grâce de son chef. Ils sont sans scrupule et agissent comme s’ils n’avaient pas des comptes à rendre aux populations qui leur sont confiées…. !
C’est pourquoi de plus en plus le peuple réclame une plus large participation au choix de ceux qui les dirigent et veut s’impliquer pour changer positivement le système et améliorer davantage les conditions de vie. Ainsi s’explique aujourd’hui l’idéologie du changement qui meut les comités locaux de gouvernance participative.
- Les CLGP sont une chance à saisir et une initiative qui appelle l’adhésion de tous.
Engagé dans le programme de « renforcement de la participation citoyenne en tant que mécanisme de propulsion de la bonne gouvernance et de la cohesion sociale au Sud-Kivu », la CDJP avec l’appui financier de la Coopération Suisse met en mouvement ces structures citoyennes que sont les comités locaux de gouvernance participative. Très activés dans une dynamique de changement, ils n’ont plus de temps à perdre et veulent amener le peuple non seulement à créer de nouveaux leaders mais aussi à incarner déjà lui-même ce leadership. « Orhajira nnashenge anacishengerere » ! Plusieurs de nos dirigeants sont distraits et travaillent pour les besoins de leurs tubes digestifs. Ils sont déconnectés de la situation réelle de leurs administrés. Ils sont actifs dans les réseaux, vendent du vent alors que le Pays part et se bouffe ailleurs. Il faut encourager les initiatives locales qui proposent un changement et cela suppose une conversion des mentalités et une mutualisation de nos forces pour sauver ce qui peut l’être encore. Franchement tout n’est pas perdu !
Voilà pourquoi, aux côtés des autorités des ETDS (Maires des villes, Bourgoumestres, Chefs des chefferies ou des secteurs) les membres des CLGP, ces structures citoyennes, ont engagé un chemin de non-retour. Il faut absolument bousculés les mauvaises pratiques de gouvernances et ceux qui les perpétuent. Les résultats sont très spectaculaires et font réellement espérer que, sur cette voie, une autre mentalité et un autre modèle de gouvernance sont possibles !
Sous le dynamisme de ces vaillants citoyens et dans une forte interaction et complicité avec des autorités qui se seraient décidées de sortir des sentiers bâtis, l’impossible d’hier est en train de devenir le possible d’aujourd’hui. A titre illustratif :
- Louer Panzi qui a choisi une femme « CLGP » et qui pose des actes d’espoir déjà.
- Dans la commune de Kadutu, une année s’est clôturée et une autre s’est ouverte sous un vent électoral. Les membres du CLGP Buholo au tour de leur Bourgoumestre avaient engagé le Quartier Mosala dans une vague d’élections qui se sont clôturées le 6 janvier 2022. A l’issue de ces élections 22 avenues ont été dotées des chefs élus. Parmi eux 12 sont venus de l’ancienne équipe, 10 sont tout nouveaux dont 6 femmes et 4 jeunes célibataires.
- Dans la chefferie de Ngweshe, quelques mois avant, le CLGP Walungu avait déjà amené sa majesté le Mwami Ngweshe, lui-même, à présider dans le village de Mudusa, l’élection d’un chef de village en remplacement d’un homme qui était très contesté par sa population.
Ces actions d’élections des chefs qui auraient dû tout simplement être nommés sont une première dans l’histoire de nos entités décentralisées. Elles marquent une rupture avec des modes opératoires qui manquaient complétement l’appropriation et l’adhésion des bénéficiaires de l’action gouvernementale. C’est un indicateur que l’élan de la démocratie lancé et voulu par les congolais ne devrait plus souffrir d’aucune régression.
Sous la dynamique « CLGP » d’autres entités territoriales décentralisées planifieraient des actions similaires.
« Notre Parlement et Nous » les encourage vivement et félicite des autorités qui ont décidé de prêter une oreille attentive aux demandes de leurs administrés et de gouverner, réellement, autrement.
Récemment les CLGP ont offert les « prix des acteurs de la pastorale justice et paix » à quelques autorités et personnalités qui, de par leur action et autour de la dynamique CLGP se seraient engagées sur une voie de changement des comportements en faveur de la bonne gouvernance de leurs entités. De projecteurs avaient été jetés sur des actions, petites soient-elles mais qui avaient été orientées dans cet objectif. Le mal a pris assez de place aujourd’hui que la plupart des fois nous lui avons laissé diluer fortement la saveur des bienfaits pourtant à encourager. Alors les CLGP ont offert une bonne leçon à ceux qui voient toujours le verre vide ou en moitié vide, à tous ces esprits toujours nostalgiques ! Pourtant, chaque goute qui entre dans le verre pour le remplir compte et mérite d’être valorisée ! Ces prix sont donc mérités mais un prix offert peut encore être retiré à un bénéficiaire qui aura au lieu d’avancer dans la pratique du bien plutôt régressé !
Le peuple veut le changement. Il est donc important que, sur ce terrain, personne ne se désengage. Le secret des CLGP est la conviction que tout n’est pas perdu. Il ne faut pas rester spectateur mais plutôt acteur qui dialogue et qui propose. Dirigés et dirigeants nous avons tous l’obligation de résultat. Eviter les distractions et les bavardages et construire ensemble notre Patrie avec toutes les forces positives. Nous devons minimiser la nuisance de tous ces parvenus politiciens qui n’ont plus rien à proposer en dehors de leurs divisions et de leur condamnable perpétuelle trahison.
Que vivent les personnes éprises de paix et de Justice, que vivent tous ceux et toutes celles qui les appuient dans ce combat !