Depuis 2015, la nouvelle d’une « Mujakazi » s’est répandue peu à peu dans la province du Sud Kivu. Le phénomène a commencé à Kalonge en territoire de Kalehe, d’où une femme se faisant passer comme prophétesse , s’est donnée la mission de prier pour les personnes en difficulté, les malades mais aussi curieux que cela puisse paraitre, elle se disait capable de dénicher les sorciers et sorcières de la famille, et qui selon elle, seraient l’origine du malheur , maladies, démons, stérilité , manque d’emploi, etc. de la part de certains compatriotes en difficulté et qui avaient du temps pour se faire consulter et délivrer par la« Mujakazi ».
Une de victimes de ses actes barbare Monsieur Materanya NTAHAMA, âgé de 60 ans, dont la photo ci-dessus était en conflit avec le fils de son grand frère et se disputent un champ. Son fils pervers qu’il était parti consulter la Mujakazi en compagnie d’autres jeunes dans un village de Mbobero. Il nous a narré son calvaire en ces termes : « mon fils a compris qu’il ne pouvait pas me ravir le champ que m’avait laissé mon père.
Il est parti consulter la mujakazi qui m’a invité pour se rassurer si par hasard je ne suis pas un sorcier. Comme je ne me reprochais de rien, je suis parti. Arrivé chez la Mujakazi, elle m’a soumis à un test : en ma présence, elle a tatoué mon fils au doigt et m’a exigé de sucer son sang. Selon elle, si on suce le sang de son adversaire et qu’on ait sorcier une semaine après on doit mourir. Après elle a demandé à mon fils de faire de même. Mon fils m’a énergiquement mordu au bras tel que visible sur cette photo et du sang a coulé ! Quelle horreur ! Je n’ai jamais vécu une tragédie pareille, le fils de mon grand frère, qui est en fait mon fils a commis un acte abominable aux yeux de nos ancêtres ! « okuburhakubikushobeka Mwami » ! Pour ainsi dire« c’est calomnier le Roi que d’avoir un enfant rebelle « »!
Une semaine après comme la Mujakazi et ce fils pervers se sont rendu compte que je n’étais pas mort suite à ce pacte de sang maléfique, ce fils prodigue est revenu de nouveau me mordre au même endroit alors que la première plaie n’était pas guérie. J’ai beaucoup saigné et je suis tombé évanoui ! Je me suis finalement retrouvé entre les mains des infirmiers à l’hôpital de Mukongola où je poursuis les soins depuis bientôt 3 mois ! »
Une fois les présumés sorciers et sorcières dénichés par la fameuse Mujakazi, celle-ci donne l’ordre de briller ou tuer les coupables. Sa formule de détection de sorciers est de faire sauter les présumés sorciers la sainte Bible, elle prononce quelques paroles magiques qui font dire des aveux de sorcelleries aux présumés sorciers. Elle détecterait aussi les fétiches qui seraient cachés dans les maisons de présumés sorciers et sorcières et envoie ses troupes constitués en général des jeunes gens pour détecter et détruire les « fétiches ».
Pour prouver que tel est sorcier ou sorcière, la Mujakazi, après son test positif, utilise un ciseau ou rame de rasoir pour couper les cheveux et c’est le signal fort qui suscite la vengeance de la part de victimes. Pour délivrer les personnes qui selon elles étaient frappées de malédiction, de mauvais sort, ou des démons, la prétendue prophétesse organise des séances de prières, de jeunes et de sacrifice d’animaux (poules ou chèvres) conditions pour exorciser. Petit à petit, avec l’engouement des patients, elle a pris le goût de l’argent et désormais il faut payer entre 5$ et 10$ pour la consultation et une fois « délivrés », donner des offrandes, obligatoires d’actions de grâce qui varient selon les possibilités financières des adeptes. Chassée de Kalonge pour de nombreux abus occasionnés par ses actions, la Mujakazi s’est déplacée vers son milieu natal dans le groupement de Bushwira en territoire de Kabare et sa renommée s’est répandue dans d’autres coins de Kabare ainsi que dans les territoires de Walungu et Kalehe avec la consolidation de ses adeptes qui entretiennent des chambrettes de prière.
Comme l’affaire s’est révélée juteuse et rentable, de nouvelles Bajakazi se sont aussi constituées et curieusement sous l’axe Miti –Murhesa, il y a un Monsieur qui porte ce nom Mujakazi et dont les exactions ont été dénoncées par les organisations de la société civile : il s’agit de cas de justice populaire à l’encontre de présumés sorciers conduisant au meurtre, de vols des biens, des extorsions, et même des viols enregistrés du côté de Murhesa ! Où est la prophétie dans tout ça ? Jésus au nom de qui ses fameuses prophéties sont réalisées, de prophéties qui causent mort d’hommes au lieu d’en sauver, ne nous avait-il pas déjà prévenus contre ces genres de prophètes ? : « Méfiez-vous des faux prophètes qui viennent à vous déguisés en brebis, alors qu’au-dedans ce sont de loups voraces. C’est à leurs fruits que vous les reconnaitrez. Va-t-on cueillir du raisin sur des épines, ou des figues sur de chardons ? C’est ainsi que tout arbre bon donne de beaux fruits, et que l’arbre qui pourrit donne des fruits mauvais. Tout arbre qui ne donne pas de beaux fruits est coupé et jeté au feu, donc c’est à leurs fruits que vous le reconnaîtrez. Ce n’est pas en disant « Seigneur,Seigneur !» Qu’on entrera dans le royaume des cieux mais c’est en faisant la volonté de mon Père qui est aux cieux
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. Ce jour-là, beaucoup me diront : « Seigneur, Seigneur, n’est pas en ton nom que nous avons expulsé les démons, en ton nom que nous avons fait beaucoup de miracles ? » alors je leur déclarerais : « je ne vous ai jamais connus. Ecartez-vous de moi, vous qui commettez le mal ! » (Mt 7, 15-23).
Ce passage biblique suffit pour nous interpeller face à ce phénomène Mujakazi qui cause de mort d’hommes, créent de conflits dans nos familles. On ne peut pas prétendre croire en Dieu et tuer ses propres frères, les diviser au lieu de les unir ! Par contre Jésus nous apprend à aimer son prochain, à faire de reproches fraternelles à un frère ou une sœur égaré et non à le condamner !
Comme la justice ne pouvait pas rester insensible face à ces multiples infractions commises au nom de ces phénomènes, des arrestations ont eu lieu et de dossiers judiciaires sont en cours au tribunal de paix de Kabare, au Tribunal de Grande Instance de Kavumu ainsi qu’au Parquet de la République près le Tribunal de Grande Instance de Kavumu. Le droit doit être dit en faveur de toutes ces victimes et coup de chapeau aux acteurs de la société civile qui ont eu à dénoncer ces cas et à tous les acteurs judiciaires qui interviennent pour tenter de rétablir la cohésion sociale inutilement rompue par ce fameux phénomène de prophétie.
En ce début de Carême, moment favorable pour notre conversion, nous sommes invités à prier, aider les pauvres, jeune et offrir à Dieu les offrandes qu’il mérite pour continuer sa mission, celle de sauver l’humanité.