Regardez-les pendant la période de la campagne électorale. Ils sont beaux, ils sont heureux. Bientôt ils seront honorables. Ils sont gentils avec tout le monde. Ils ne ratent aucun rendez-vous : deuil, mariage, funérailles, …ils sont là pour la visibilité. Ils visitent la veuve et l’orphelin. Ils promettent monts et vallées. Ils rivalisent en initiatives. Les uns aux champs, d’autres construisent des ponts, d’autres payent des tôles pour leurs écoles et même leurs chapelles. Ils deviennent maîtres de chants dans leurs chorales et s’improvisent agents humanitaires. Ils sont prêts à tout : ils vendent maisons et champs pour avoir la fameuse caution exigée, ils honorent de factures des centres de santé et payent des frais de participation aux examens d’Etat même si eux-mêmes n’ont jamais franchi la porte des humanités. Tout le monde les applaudit au moins ceux et celles de leurs collines. Ils fréquentent toutes les églises : au matin catholique, le soir protestant et la nuit féticheurs- peut importe. Il fait implorer tous les dieux pour décrocher tous ce titre d’honorable et d’excellence que certains par miracles ou par calculs cèdent à leurs épouses légitimes ou pas, peut-importe…
Une fois votés et proclamés officiellement, ils changent le fusil d’épaule. Ils émigrent et se transplantent en ville. Certains vont même jusqu’à abandonner leurs épouses légitimes jugées indignes de fréquenter les salons climatisés : ils doivent récupérer leur argent perdu dans la campagne et doivent se positionner. Ils avaient juré de contrôler et voter des lois utiles ! Oh beau temps ! Les promesses n’engagent que ceux qui les écoutent… Ils ont une belle arme : les motions. Si par hasard l’excellence n’engage pas leur fils comme chauffeurs, secrétaires, directeurs des cabinets ou même fictifs à tel ou tel poste, le lendemain ils agitent leur arme préférée : la motion. On aura beau leur distribuer l’argent pour construire des routes, pour aménager un parking public au bord du lac ou même un cimetière, s’ils ont décidé de te défenestrer, rien à faire. Et si les autorités morales mêlent en jeu, alors là, la macédoine est prête pour la digestion ou la constipation. Les coups de téléphones se multiplient. Les alliances se font et se défont. La seule chose qui compte : Combien j’y gagne peu importe la honte ou l’opprobre que cela procure à nos parlementaires. Entre temps la vie sociale se dégrade, le pays part et se mange ailleurs, les infrastructures se dégradent, les enseignants vont dans la rue, les infirmiers grognent, les bandits coupent les routes et défoncent les portes des paroisses en perturbant le sommeil des pauvres citoyens. La seule urgence ? Pour combien de temps suis-je et resterai-je encore honorable ou excellence. Un métier à plusieurs inconnues !
Nous sommes nos propres fossoyeurs. Nos fils et filles de la même province ne savent pas se parler et planifier l’avenir et sauvegarder les intérêts communs. On accuse aussi l’exécutif d’être le cache-sexe des intérêts des autres là. Y-a-t-il de l’excellence dans un tel comportement. Ils se prostituent intellectuellement et moralement. « Ngahi wali erhi emwinyu ehya ? » Et à moi de répondre : « Ka erhi ntayama ». Eeeh ojage wayama !
Meilleurs vœux chers excellences, honorables et parlementaires.