Finalement le peuple se réveille. Le ton monte. Nous n’avons pas d’eau. L’eau c’est la vie. Voici nos propositions.

Aucune goutte d’eau dans plusieurs quartiers de la ville de Bukavu depuis des jours et des mois. Les robinets sont secs. Pourquoi ? La rhétorique est connue et le narratif est le même. Ayez de la patience, les infrastructures sont vétustes, la demande est supérieure à l’offre, la saison sèche a été rude.

Entretemps les mégaphones partout dans les quartiers et les communiqués à la radio ne tarissent pas.

Payez vos factures pour aider la Regideso à vous aider. Ce qui est normal mais peut-on payer l’eau qui n’est pas là et parfois quand elle arrive, très sale causant des maladies hydriques ? Tout le monde est concerné par ce problème en commençant par les agents de la Regideso car ils habitent dans cette ville, les autorités politico-administratives ect……. Réclamer à boire ne devait pas être perçu comme un acte subversif mais comme un droit fondamental car l’eau c’est la vie. Demain on exigera la transparence dans la tarification du courant aussi.

Le contraste est grand. Nous sommes entourés par le lac Kivu. A quoi sert-il ? Il nous donne à manger et facilite la communication, mais qui a interdit qu’il nous serve à boire ? Il suffit d’une petite volonté en mobilisant les recettes autour de cet objectif au lieu de graisser les poches de ceux ou celles qui ont déjà le trop plein. Quelqu’un avait drainé de l’eau jusqu’à Panzi. Mais qui a interdit que cette eau aille dans d’autres communes ?

Il faut dénoncer l’incivisme de ceux ou celles qui ont construit sur les infrastructures de la Regideso. Des messieurs érigent des maisons sur des tuyaux ou tout simplement les bouchent. C’est de la criminalité et il faut sevir car certaines personnes croient que l’anarchie est une valeur démocratique. Pour la seule raison d’appartenir à telle famille politique ou biologique, on pose des actes qui mettent en danger la vie des millions des personnes. Il faut accepter d’être très impopulaire pour mettre de l’ordre. Mais les gens ont soif, il faut de l’eau propre et si on est incapable, démissionner c’est un signe d’honneur et de grandeur. On ne peut pas continuer à recycler l’incompétence dans la gestion des questions vitales.

Pensez au calvaire que traverse plusieurs ménages dans cette ville. Des enfants dorment tard et se réveillent surtout tôt le matin avec les bidons sur la tête et au dos à la recherche de l’eau. A défaut de trouver mieux, on puise de l’eau dans des égouts ou marécages. Ce sont surtout les filles qui sont exposées à cet exercice qui prive le sommeil, favorise l’arrivée tardive à l’école le matin, le noyage sur le lac et dans la rivière Ruzizi. Il y a pire. Certaines enfants se plaignent des molestations qui s’apparentent aux violences domestiques doublées de harcèlement…. Les responsables de la pénurie d’eau sont-ils prêts à honorer l’addition de toutes ces conséquences ? Les difficultés existent mais il faut les aborder avec esprit de responsabilité et dialogue mais sans arrogance ni condescendance.