Construire un ordre mondial fondé sur la paix. Les biceps ont montré leurs limites.


Un cœur qui a encore un morceau d’humain en lui ne peut que  s’émouvoir devant ces images horribles que des télévisions et des journaux font défiler ce dernier temps devant nos yeux !  Tout le monde montre la bonne volonté de travailler pour la paix mais les actions mises en œuvre pour cette fin semblent contredire l’initiative.

Ces caravanes des personnes âgées, d’enfants poursuivis par la    mort, qui fuient leurs propres terres pour chercher un refuge ailleurs nous interrogent. Le monde est impérieusement obligé à se poser des pertinentes questions sur un ordre mondial dominé par le déploiement des biceps mais qui a montré des limites  à résoudre durablement les défis auquel il fait face. On utilise avec habileté tous les moyens pour maquiller la barbarie en valeur universelle à imposer au nom d’une  certaine forme de civilisation !

La paix aime la paix. Qui veut la paix prépare la paix et non la guerre. C’est bien évidemment un discours irréel et idéaliste car pour des êtres insensés qui veut la paix prépare plus tôt la guerre. Voilà ce qui justifie la course à l’armement et la stratégie de construire de plus en plus un monde plus militarisé. Mais pourquoi ? Plusieurs affirment que tout cela est nécessaire pour réguler les rapports entre les hommes, entre les Etats car les relations humaines sont, qu’on le veule ou pas, belliqueuses à cause des intérêts à défendre ou à conquérir. D’où ce goût à la suprématie, à la domination, à la conquête pour humilier et anéantir tout ce qui est différent de ce qu’on veut. Bref l’autre est perçu comme une menace potentielle qu’il faille préventivement neutraliser. Le rapport de force est dicté par cette équation car qui est plus fort dicte le jeu avec toutes les lois en sa faveur. Qui est faible se contente de suivre ou alors de s’allier sous peine de disparaître ou de se subir la vassalité. Plus tu es criminel avec la capacité maximale de nuisance, plus tu es craint et personne n’ose remuer le petit doigt ou  placer un mot car tu as le monopole du discours et des solutions que d’autres doivent absolument suivre ou acquiescer ! Dans ce contexte, rien n’appartient au faible. Sa vie est dans les mains des autres, même sa femme, ses enfants, ses terres, ses mouton !!! Il n’a ni adresse ni droits mais des obligations à remplir. Il a un devoir sacré d’applaudir, de danser, de jouer la flûte et d’aduler ses propres tortionnaires. On ne compte pas des morts chez lui et personne ne s’en préoccupe. Et tout le monde trouve cela normal.

Crier haut et fort que le « jus ad bellum » est un  crime devient un contre-sens, une absurdité, une fable réservée aux enfants et à l’Eglise. Proposer un ordre mondial fondé sur la paix devient un rêve, une utopie. Pourtant la connivence non violente basée sur le partage juste et honnête des biens de la terre, le respect de la sacralité de la vie sont possibles.

A cause de l’orgueil fondé sur la supériorité raciale ou idéologique, les hommes sont prêts à tout sacrifier pour acquérir des moyens plus puissants capables de détruire les autres et même la nature. Quelle force a-t-on ? Regardez les navires des guerres, les avions, les chars, les fusils, les bateaux qui sont fabriqués pour tuer un pauvre mortel ! Il n’y a pas longtemps un petit virus appelé Covid 19  a mis le monde à genoux.  On est arrivé à manquer des masques à fournir aux gens mais l’argent pour tuer et faire la guerre ne manque pas et s’évalue en milliards. Pendant la guerre des contributeurs fusent de partout

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. Des fausses solidarités se déchainent ! On est arrivé à partager l’atome mais pas encore à partager un morceau de pain à cause de l’égoïsme logé dans le cœur et qui a anesthésié la conscience. Alors on trouve normal ce qui ne peut jamais l’être. En moins de deux mois, on a mobilisé plusieurs milliards pour secourir des frères et sœurs en Ukraine. Bravo à la solidarité internationale. Mais pour le Sahel, en dix ans, on a même pas encore atteint un milliard. Pour l’Ituri, n’en parlons pas. Sommes-nous tous des êtres humains ou quoi ?

Ce ne sont que les eaux qui séparent les continents des uns et des autres si non nous sommes habitants d’un même village malgré les changements de saison et le relief avec une morphologie différente. Ces différences qui devraient créer plus d’harmonie se radicalisent pour être source des conflits meurtriers. Cela arrive tout simplement parce que certains tiennent à dominer à outrance les autres. Notre histoire est tristement dominée par des événements qui font peur et même honte. Seules les nouvelles des guerres dominent les médias de tous les grands sommets. Il faut à tout prix gagner, accroître le capital, être  le premier pour dicter les règles. Plusieurs médias payés ou pas s’enrôlent dans les entreprises qui payent plus et qui diffusent parfois des nouvelles qui traumatisent. Bravo au journaliste qui dit vrai, aux radios, aux télévisions, aux journaux qui sont encore impartiaux ! Il y a des efforts à déployer pour améliorer le vivre ensemble mais on dirait que tout cela n’intéresse personne ou presque. Les responsabilités sont partagées mais franchement il faut un courage pour barrer la rhétorique de la guerre qui alimente la division, la haine et toutes les formes d’extrémismes qui sont à la base de tous les génocides d’hier et d’aujourd’hui. Nous qui habitons la région des Grands Lacs, nous savons ce que nous écrivons. Un homme qui crie n’est pas un ourse qui dance.

Avec les nouvelles technologies, qui peut prétendre être à l’abri quand sonneront les cyrènes de la mort avec les nouvelles armes bactériologiques ou nucléaires ? Qui sauvera qui alors que même la terre que nous martyrisons  décidera de se venger. Nous sommes dans la même barque et la survie est et sera partagée. Et ceux qui auront amassé tant de trésor, où pourront-ils aller ? Si réellement être civilisé ou démocrate signifie mentir, éliminer, détruire la terre, notre maison commune autant mieux ne pas l’être. En  âme et conscience sûrement que certains peuvent avoir honte de se regarder dans le miroir pour ne pas fuir leur propre ombre.

Nous n’avons rien dit !

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