Cinq mois après la publication du calendrier électoral : le rêve pour le 23 décembre 2018 est permis. Chacun doit jouer son rôle.

L’année passée, les congolais attendaient impatiemment la publication du calendrier électoral pour être définitivement  fixés sur la poursuite du processus électoral.  L’on se rappellera qu’au mois de septembre 2016, la Commission Electorale Nationale Indépendante « CENI » en sigle avait procédé au lancement de l’opération d’identification et d’enrôlement des électeurs, dans la province du Nord Ubangi.  Celle-ci alors  constituait la première aire opérationnelle.  L’on se rappellera également que la CENI avait procédé à cette opération avant que les acteurs politiques n’aient conclu ni l’accord de la cité de l’Union africaine sous la médiation d’Edem Kodjo, ni l’accord global et inclusif dit de la Saint Sylvestre de décembre 2016 sous la médiation des Evêques de la CENCO
. Ces accords devraient lever les options pour la tenue des élections devant permettre au peuple de se doter des dirigeants à tous les niveaux

.  Les arriérés électoraux s’accumulaient, et après 2016, toutes les institutions de la République éligibles étaient toutes devenues illégitimes par dépassement du mandat constitutionnel fixé à 5 ans (une fois renouvelable pour la présidence de la République et autant de fois renouvelable pour les sénateurs, députés nationaux et provinciaux, etc.).

Pour la CENI, tous les acteurs politiques dans leurs diverses tendances avaient déjà opté pour la refonte totale du fichier électoral de 2011, en vue de permettre aux nouveaux majeurs d’être enrôlés et d’accroitre ainsi l’électorat.  Une autre raison est que la refonte totale de ce fichier devrait permettre à la CENI de corriger ses erreurs qui lui ont fait qualifier de tous les maux : fichier corrompu, fichier plein d’omission, etc.

Le 05 novembre 2017, la CENI bousculée par le peuple et ses interpellantes  manifestations à travers le pays, sort de son silence et publie le calendrier électoral global en reprenant 17 contraintes.  Certains acteurs politiques avaient rejeté en bloc ce calendrier disant que ces multiples contraintes le rendront inapplicable.  Les mêmes acteurs aujourd’hui semblent se raviser car on en voit qui créent des nouveaux regroupements politiques, qui organisent ou planifient des congrès politiques, etc.  Tous ces agissements font croire qu’il y a lieu d’espérer que réellement le train des élections est en marche !  Actuellement, la véritable pierre d’achoppement c’est l’usage ou pas de la machine à voter qui alimente les controverses entre acteurs politiques et acteurs de la société civile.  Pour certains analystes de la situation politique au Congo, ce débat est éphémère, ne durera qu’un moment étant donné que c’est ne pas la machine en soit qui pose problème, mais le manque de confiance des acteurs vis-à-vis de l’organe de gestion des élections qu’est la CENI.  Et ceux qui ont raté le marché de cette machine à voter grincent les dents semble-t-il.

Aussi les acteurs politiques congolais rejettent une option souvent sans arguments valables. Ce fut le même cas comme pour le calendrier électoral du 05 novembre 2017 qu’ils ont fini par accepter car ils ont finalement compris que le peuple veut les élections et ils ne veulent pas paraître comme étant à la base du blocage.   Cette dernière tient à tout prix à faire usage de cette machine car selon elle, elle épargne la République de plusieurs millions de dollars qui auraient dû êtres dépensés pour les bulletins papiers étant donné que trois scrutins combinés  auront lieu le même jour.  Cela se conformera donc à ce qui a été conclu unanimement entre acteurs politiques et société civile lors de la signature de l’accord global et inclusif du centre interdiocésain conclu le 31 décembre 2017.

Un autre argument avancé par la CENI est que ce même accord lui demande de rationaliser le processus électoral en optant pour les moyens moins couteux et la machine à voter en est un.  Voici d’autres arguments avancés par la CENI en faveur de cette machine : elle permet de voter par bulletin papier unique et réduit, trois candidats en moins d’une minute ;  elle facilite la compilation et la transmission rapide des résultats, la CENI insiste enfin que les partis politiques et les organisations de la société civile qui rejettent cette machine devront préparer leurs témoins et observateurs qui suivront toutes les opérations et signer les PV de résultats.  En conclusion, la machine reste machine, elle peut avoir des imperfections comme toute œuvre humaine

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.  Il revient à la CENI d’être à l’écoute des uns et des autres pour permettre d’améliorer ce qui peut l’être et rassurer toutes les parties prenantes avant la tenue des élections que nous voulons tous crédibles, démocratiques, transparentes et apaisées.  Faudra-t-il dire  aussi qu’en cette matière le risque zéro fraude n’existe pas.  Il revient aux uns et aux autres de s’impliquer afin de réduire la fraude électorale.   Allons aux élections et avec ceux qui veulent les élections et laissons braire ceux qui tiennent à avancer en reculant avec des arguments fallacieux.

S’agissant de l’exécution progressive du calendrier, signalons qu’il y a déjà des avancées significatives 5 mois après la publication du calendrier : la loi électorale et le budget ont été promulgués le 24 décembre 2017, la CENI a clôturé l’enregistrement des électeurs sur toute l’étendue de la République depuis le 31 janvier 2018.  Le seul défi à ce niveau reste l’enrôlement des congolais vivant à l’étranger.  Cet enrôlement est prévu dans 68 zones diplomatiques qui demeurent inconnues à ce jour.  Il est prévu qu’il soit organisé de juillet à septembre 2018 pendant que la CENI au niveau du pays sera entrain de traiter les dossiers des candidats à la députation nationale, provinciale et la présidentielle.  Ces compatriotes de l’étranger ne voteront que le président de la République.

La CENI a également reçu du gouvernement, en date du 26 mars 2018, la liste des partis et regroupements politiques agrées en RDCongo.  La question qui demeure posée est celle de savoir si cette liste règle la question des partis politiques doublons, une question récemment évoquée lors de la dernière rencontre du CNSA, si les nouveaux regroupements politiques y figurent.  Signalons également que cette remise de la liste n’a pas respecté les prescrits de l’article 12 de la loi électorale qui dispose qu’elle doit être publiée au journal officiel, 12 mois avant le vote, s’agissant des partis politiques et 3 mois avant le dépôt des candidatures, s’agissant des regroupements politiques.  On attend une explication sur cette manœuvre peut-être justifiable.

Une autre avancée significative, c’est la publication des statiques des électeurs qui est intervenue le 6 avril 2018.  La CENI a remis les statistiques des électeurs au gouvernement qui doit proposer le projet de lois sur la répartition des sièges, dont la publication devra intervenir le 09 mai 2018.  En principe, cette liste sera affichée 30 jours avant la campagne électorale dans tous les bureaux de vote (article 8 de la loi électorale).  Le procès verbal de la CENI renseigne qu’à l’issue de l’opération d’identification et d’enrôlement des électeurs le 31 janvier 2018, il y avait 46.057.894 électeurs dont 52 % des hommes et 48 % des femmes.  46.542.289 électeurs ont été centralisés dans la base de données nationales, soit un dépassement de 500.000 électeurs et que l’état actuel du fichier électoral, après traitement des données se présente comme suit :  nombre d’électeurs valide : 40.287.387 électeurs, total des électeurs radiés 6.254.902 dont 5.381 doublons, 902.290 mineurs et 29.151 mineurs doublons.  La CENI confirme que ses agents qui sont trempé dans la fraude lors de l’inscription des électeurs ont été mis sur une liste rouge et seront déférés comme les doublons, devant les instances judiciaires.

Le train vers les élections semble en marche pour la tenue des élections présidentielle, législatives nationales et provinciales le 23 décembre 2018 étant entendu que la convocation de l’électorat interviendra le 23 juin 2018.

Les autres dates clés sont les suivantes :

  • Le 08 Mai 2018: promulgation de la Loi sur la répartition des sièges
  • Le 23 Juin 2018: Convocation de l’électorat
  • Du 01 Juillet au 28 Septembre 2018: enrôlement des congolais de l’étranger
  • Du 24 Juin au 08 Juillet 2018: ouverture de bureau de réception et traitement des candidatures à la députation provinciale.
  • Du 25 Juillet au 08 août 2018: ouverture de bureau de réception et traitement des candidatures à la députation nationale et la présidentielle.
  • Le 23 Décembre 2018: scrutins combinés du président de la République, des députés nationaux et provinciaux.
  • Le 12 Janvier 2019: Prestation de serment du nouveau Président de la République
  • Le 06 Mars 2019: scrutins  des sénateurs
  • Le 18 Mars 2019: scrutins des gouverneurs et vice-gouverneurs
  • Le 22 Mars 2019: scrutins des conseillers communaux, de secteurs et chefferies
  • Le 04 Décembre 2019: votre combiné des conseillers urbains, des bourgmestres et des bourgmestres adjoints et chefs de secteurs.
  • Le 25 Janvier 2020: scrutins des maires et maires adjoints.

Nous souhaitons que toutes ces dates soient respectées car la crainte est qu’après avoir franchi le cap du 23 décembre 2018, l’on risque d’oublier les autres scrutins qui sont pourtant très nécessaires pour la consolidation de la démocratie et du développement à la base.

Il revient à tous et à chacun de s’investir pour qu’aucun retard ne soit encaissé pour l’exécution de ce calendrier. A ce jour, l’un des obstacles qui demeurent reste la non effectivité des cours et tribunaux dans les nouvelles provinces pour traiter les différents contentieux électoraux et la polémique autour de la machine à voter. Les Evêques de la CENCO en sont arrivés à exiger sa certification.  La population est priée  d’opérer un choix utile lors des prochaines élections en vue d’obtenir une véritable alternance politique capable d’amener le pays au développement.

Il revient à la société civile d’identifier les actions positives et prévenantes à mener pour que ce calendrier  soit respecté.  Les manifestations de la rue sans vision à long terme et parfois ad hominem ont largement montré leurs limites.

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