Toutes les civilisations depuis des millénaires se bâtissent autour des choix parfois douloureux mais porteurs d’espoir pour la prospérité. Cela passe par des leaders charismatiques qui acceptent des sacrifices au prix de leur sang pourvu que les leurs aient un lendemain meilleur pour essuyer une honte infligée ou méritée. Ces leaders providentiels naissent parfois dans des milieux modestes mais ils ont une vision, un idéal, un rêve qu’ils veulent porter et auquel ils veulent associer leurs compatriotes. C’est autour d’eux que se forgent des civilisations et même des nations solides et prospères.
Patrice Emery Lumumba est l’un d’eux et sa mémoire restera à jamais gravée dans notre histoire et sa tombe est dans nos cœurs. Voilà pourquoi comme un poète qui fait flamboyer l’avenir, qu’on le loue ou qu’on le raille, Lumumba est un modèle. Plus de 64 ans passés, s’il croisait certains de nos politiciens, plusieurs pourraient s’évanouir ou fondre en excuses, en larmes en voyant comment et à quelle vitesse ils ont dilapidé le patrimoine collectif de notre Patrie à cause de l’amour de l’argent et de la médiocrité. Un fusil `qui devait contribuer à protéger la patrie est vendu à l’ennemi sans honte ni trouble au visage, une signature qui devrait être apposée sur des textes pour négocier le meilleur pour la patrie est vendue pour garantir des intérêts éphémères…On trouve une foule des professeurs, des docteurs, d’avocats, des leaders dans toutes les classes sociales qui bradent leur savoir pour un vil prix au détriment de la patrie.
Et l’on passe des journées entières à se lamenter que rien ne va alors que la faute est d’abord mienne avant d’être celle des autres. Nous devenons la risée de tout le monde et les gens qui jadis s’assimilaient à nos exclaves deviennent nos maîtres.
C’est donc l’heure des choix : aimer la patrie ou alors l’argent, les intérêts personnels. Osons promener les yeux et les micros dans tous les domaines de la vie. Notre environnement se dégrade à vue d’œil, chaque jour des éboulements et des inondations principalement à cause de la faute de l’homme. Le dernier reflexe est celui de crier au secours en appelant des honorables ou des élus qui font de nos cris le cadet de leurs soucis par sadisme ou par dénie de responsabilité.
L’école a été abandonnée à la prime depuis une vingtaine d’années et les résultats sont devant nous. Des têtes inachevées avec des diplômes inutiles. Tout est laissé à la sous-traitance jusqu’aux pouvoirs régaliens et à cette allure où nous laissons la gestion de la cité à certaines personnes qui s’assimilent aux commissionnaires, l’heure est à la prise de conscience que nous avons tous failli à notre mission et qu’il faille demander pardon à Lumumba en acceptant de changer le virage.
L’amour de la patrie passe par des choix et des gestes concrets qui impriment un changement de comportement et de mentalité. On aura beau organiser des élections à tous les niveaux mais tant que la corruption, la soif du gain facile, le mensonge, le vol, le clientélisme sont érigés en système et mode de gouvernance, rien ne saura essuyer la honte qui est la nôtre aujourd’hui. Le changement passe par moi et toi avant de regarder la poutre qui est dans l’œil de l’autre.
Bonne fête de l’indépendance !